Changement de continent - Bogota Part I

Le 20 décembre
Bientôt, nous nous apprêtons à faire le trajet le plus absurde et le moins écologique de notre voyage.
En fin de journée nous rejoignons l'aéroport de Managua. Cette nuit à 2h, notre avion décolle pour la Colombie ! Mais avant cela, il nous faut patienter 6h. Nous embarquons maintenant dans l'avion, direction... la Floride ! Oui, la Floride... notre logique capitaliste veut qu'un détour de 4000km soit plus économique pour la compagnie qu'un trajet direct de 2000km. C'est donc à Fortlaudandale, près de Miami, que nous atérissons 2h plus tard. Maintenant, il faut attendre 5h le départ de notre prochain vol. Nous montons dans l'avion, et 3h plus tard, nous arrivons enfin à Bogota ! En plus d'entraver nos principes écolos, on passe plus de temps à attendre que dans l'avion !


Malgré tout, nous sommes tout excités par ce départ, puisque c'est un peu comme si un second voyage s'entamait ! Un voyage dans le voyage... En atérissant, c'est un nouveau sol que nous allons fouler... Attention, l'Amérique du Sud, nous voilà !


Le 21 décembre
Nous voilà en Colombie, cette Terre indienne qui regorge de trésors, comme le café, les émeraudes ou encore l'or, couverte en grande partie par la forêt amazonienne, traversée par les massifs andins qui s'élèvent à plus de 5000m, et qui profite à la fois d'une côte tourmentée par le Pacifique et d'un littoral bercé par la paisible houle des Caraïbes... Le peuple colombien est riche du mélange de trois cultures : indigène, africaine et européenne.
La Colombie, ce fût également le théâtre de fortes violences, ayant subit les ravages du narcotrafic, de la corruption et de la guerilla. Mais aujourd'hui, la Colombie n'est plus la même qu'il y a 30 ans, même son image à l'international n'a pas trop évolué... On dit que le narcotrafic se déplace aujourd'hui vers le Mexique. Malgré l'omniprésence des FARC (Forces Armées Révolutionnaires Colombiennes), le « développement » a fortement changé la physionomie et l'économie de la Colombie : les villes se sont occidentalisées, les champs semblent minutieusement exploités, et le tourisme est devenu une des grande industrie du pays.


Pour la première fois depuis le début de notre voyage, nous nous attardons dans une capitale. Nous n'attendions pas grand chose de Bogota, mais quelle belle surprise cette ville ! Pour commencer, nous sommes très contents d'y être accueilli chez Anastacia et David en Couchsurfing. Ce couple russo-colombien nous ouvre les portes de leur magnifique appartement, situé dans une ancienne église gothique du centre historique.


Le 22 janvier

Une journée marathon nous attend : il y a temps de lieux à découvrir ! Nous décidons de ne pas trop nous écarter pour cette première journée, et de découvrir les coins et les recoins du centre historique. Il faut savoir que les premiers édifices de la ville furent construit en 1538. Nous ne sommes donc pas surpris de croiser bon nombre d'églises, toute plus surprenantes les unes que les autres. L'église de San Francisco et l'église de Santa Marta abritent de véritables collections de peintures religieuses, ces tableaux qui sont autant de preuves de la conquête catholique du Nouveau Monde. Nous retrouvons à travers l'architecture des anciennes maisons l'ambiance de certains quartiers andalous : des toits de tuile surmontent les charpentes, les façades blanches sont un peu branlantes, des petites fontaines de pierre trônant au centre de patios fleuris... C'est un centre très coloré que nous découvrons en arpentant les rues pavés.

Les graffeurs animent les murs de leurs peintures. De nombreux artisans travaillent le cuir, le fil, la pierre ou le métal et exposent leurs multiples créations sur le trottoir. Ici, l'art est présent partout, aussi bien dans la calle que sur les murs des musées. En effet, le fameux peintre et scupteur Botero est le fils prodige de Bogota. Pas étonnement qu'un musée lui soit dédié. Nous sommes étonné d'y découvrir, en plus des grosses dames et des coupes de fruits obèses, des originaux de Monnet, Renoir, Rembrandt et autre Picasso...

En chemin, nous croisons aussi d'immenses librairies, ainsi que quelques boutique de bouquins de seconde main. Finalement, la richesse artistique et culturelle de ce centre historique se rencontre à chaque coin de rues. Sur la place centrale, la Plaza Bolivar, quelques stands et quelques tentes sont dressés, des pancartes et des drapeaux sont arborés : on lutte, on revendique et on regrette la chute du maire de la ville. Sur la place, s'édifie tour à tour le Capitole National, le Palais de Justice et la Cathédral. Non loin de là, les gardes surveillent el Palacio Presidencial.

En s'écartant un peu, on tombe sur la Septième, cette immense avenue commercial, si typique d'une capitale. Si on la remonte, on tombe sur les grandes tours du centre d'affaire. Mais avant cela, il est possible de se perdre dans les allées de quelques marchés d'artisanat. Ici, on aime la lotterie : on peut tomber sur des p'tites places pleines de vendeurs de tickets ! On croise aussi des « médecins », qui donnent leur diagnostic et prescrivent pour trois sous...

En soirée, on prépare un gratin de pâtes à nos hôtes (oui, on a enfin trouvé du gruyère à pas trop cher! Et puis ils ont un four qui fonctionne !), puis on sort boire un verre sur une petite place pleine de charme. Mais avant cela, un passage sur le toit de leur appart nous offre un joli point de vue nocturne sur la ville endormie...