Plongeons et frissons dans le Canyon de Somoto

Après avoir profité une dernière fois des plages couleur azur, nous nous dirigeons vers le nord du pays, ses montagnes et sa verdoyante nature. Ce qui nous attire là bas plus particulièrement, c'est le canyon de Somoto qui offrent quelques possibilité de grimpettes sur ses parois. Mais il nous faut d'abord patienter dans les transports pendant quelques 24h: nous devons de nouveau faire les 7h de traversée de Big Corn Island jusqu'à Bluefield (ça passe étonnement plus vite quand on dort!), puis c'est reparti pour 2h de lancha jusqu'à El Rama... Mais une petite panne d'essence nous laisse aux aléas du courant quelques minutes à un petit km de l'arrivée! ça fait bien rire tout le monde! Puis on enchaine les bus jusqu'à Esteli, histoire de faire une petite pause.

Le 13 janvier

Nous voilà enfin à Somoto, on approche du but! On part dès aujourd'hui dans les gorges et prévoyons d'y rester deux nuits puisqu'on peut camper sur les hauteurs du canyon, près de la ferme de Duna et sa famille, toujours prête à rendre service. Nous piquons notre tente dans un décor de rêve: nous surplombons le canyon. Ici nous rencontrons Yannick - alias Juanito - un français parti en voyage avec le même itinéraire que nous... seulement, il n'a jamais dépassé le Nicaragua: il est tombé amoureux de l'endroit où nous sommes en ce moment et est donc resté vivre auprès de la famille de Duna pendant deux ans (il ne parlait pas espagnol quand il arrivé, et eux ne parlait pas anglais); puis il a construit sa petite maison dans la communauté.

Le 14 janvier

Ce matin nous partons pour une longue ballade le long de la rivière: pendant près de 6h, nous grimpons sur les hauteurs du canyon, puis nous enfonçons dans ses profondeurs; nous sautons alors de pierres et pierres pour nous frayer un chemin le long de la rivière... Quand ce n'est pas possible, c'est à la nage que nous progressons. Nous longeons quelques grottes creusées par l'eau dans la roche. Des sauts de plusieurs mètres de haut ajoutent encore quelques frissons à notre avancée.

Désolée, il y a peu de photos de notre aventure dans le canyon, mais c'est qu'il n'est pas waterproof le Canon! Cependant, un petit montage vidéo GoPro est à venir...

Nous rentrons dans l'après-midi, épuisés de cette belle journée... Nous nous apprêtons alors à passer une nouvelle nuit dans la nature. Ce soir, nous cuisinons au feu de bois!

Le 15 janvier

Nous voilà enfin en chemin pour la grimpette! Cela fait 1 mois que nous attendons ce moment! Nous voilà face à la falaise, cette roche sur laquelle nous allons nous élever... la paroi se dresse majestueuse devant nous, sur une trentaine de mètres. Franklin nous annonce la couleur: la première moitié est relativement accessible, mais la seconde, même si elle se décline en trois voies, ne se laisse pas grimper facilement. On s'équipe puis on s'élance. Les premières impulsions nous mènent en quelques minutes une quinzaine de mètres plus haut. L'effort s'intensifie. L'ascension se complexifie. Les prises s'affinent et les appuis rapetissent.

Bastien se lance sur la route la plus difficile. Quant à moi, je choisi une option plus facile. A la verticale, le long de la paroi les muscles se contractent pour ne pas perdre le contact. Les fissures et les creux guident nos mouvements. Mais parfois la roche nous joue des tours et ne se laisse pas prendre aussi facilement. (Elle réussira même à me mettre dans un état de panique un petit moment.). Malgré plusieurs tentatives, nous n'atteignons pas le ciel. Mais l'ascension n'en est pas moins belle...

En bref, nous passons quelques heures vraiment divertissantes, presque épanouissantes, même si épuisantes... la roche a pris toute notre énergie: la force nous manque pour rentrer jusqu'au campement, pour mettre en place nos sacs à dos et pour parcourir les quelques kms qui nous séparent encore de la route.

Nous rallions ensuite la ville en stop. Le soir, nous sommes très gentillement hérbergés chez le patron de l'agence avec laquelle nous sommes partis dans le canyon!