Croisiere exotique (et rustique)

Article qui devrait venir apres "Plongeon dans la jungle"

Du 24 au 28 février

On embarque de nouveau sur un de ces gros cargos qui fait la liaison entre les « grandes » villes d'Amazonie, transportant passagers et marchandises. Cette fois-ci, ce sont quatre jours de paresse qui nous attendent avant d'atteindre Pucallpa. Lire, écrire, dormir voici les principales occupations des jours à venir.

Pendant ces 4 jours, nous partageons le quotidien d'une cinquantaine de péruviens. A l'étage du dessous, ils sont plus de 100 ! Et nous sommes de plus en plus au fil du voyage : en effet, chaque jours de nouveaux passagers grimpent à bord. Sur la fin, les hamacs se touchent entre eux, et il y a même une femme et ses trois enfants qui dort par terre sous mon hamac alors qu'il n'est qu'à 50cm du sol ! Mais bon, qui dit proximité, dit complicité ! Nous apprenons à connaître nos voisins, et partageons repas, discussion et ennuis avec eux. Ennui oui... parce que bon 4 jours et 4 nuits dans un espace clos c'est un peu long ^^ Mais heureusement que l'Amazonie est toujours présente pour nous divertir, et nous faire apprécier la beauté de la nature.

Entre 12h et 15h, la chaleur s'intensifie... Il faut dire que le soleil tape sur les taules du toit sous lequel nous sommes installés. Et puis, l'agitation ambiante – car beaucoup d'enfants jouent, crient, courent - ajoute encore plus de moiteur à l'atmosphère! Heureusement, avec la nuit arrive la fraîcheur. C'est donc l'heure de faire un petit tour sur le pont. Au loin, des éclairs illuminent la nuit, dévoilant ainsi la silhouette de la forêt.

Au cours du voyage, quelques pluies tropicales se fracassant sur les taules nous sortent de notre torpeur... Parfois, quelques rayons de soleil perçant le ciel noir chargé d'électricité éblouissent la jungle...

___________________Quand les trajets sont interminables ___________________

Du 28 février au 2 mars

A peine le pied posé sur la terre ferme, nous nous dirigeons vers la station de bus, et attrapons les dernières places du car qui part en direction de Lima. 20H de trajet nous attendent... Mais ça, c'est sans compter les glissements de terrain qui nous bloquent sur le bord de la route, pendant quelques... attention, roulement de tambours... 17h ! Et oui, après avoir roulé 3h – qui nous paraissent déjà interminables puisque n'étant plus habitués au cloisonnement des sièges de bus (le dernier qu'on ait pris, c'est pour rejoindre Bogota!) nos cous se crispent, nos dos s'endolorissent, nos fessiers et nos mollets s'engourdissent et des fourmis ankylosent nos pieds et nos chevilles – donc, après 3h de trajet, le chauffeur coupe les gaz. Au bout d'1h d'inaction, je me renseigne : les fortes pluies ont fait glisser de la boue sur la chaussée, il va falloir attendre les pelleteuses qui dégageront la route demain ! On passe donc une première nuit dans ces sièges inconfortables. Au levée du jour, les automobilistes et passagers commencent à s'agiter. Mais il faut attendre le début d'après midi, que le soleil nous tape sur le crâne, pour que les machines aient fait leur travail – c'est à dire dégager le passage, et débloquer les nombreux camions qui s'enlisent – pour sortir de là ! Je vous laisse imaginer les km de bouchons que les éboulement ont engendrés...

Maintenant, il ne nous reste qu'à patienter les 17h de trajet qui nous reste pour atteindre Lima ! Autant dire qu'on a le temps d'apprécier le paysage...

Et quel paysage ! Depuis notre départ, les terres sont de plus en plus vallonnées, même si la jungle reste omniprésente. Puis, les monts se font de plus en plus ciselés, toujours couvertes d'arbres exotiques, jusqu'à ce que finalement les sommets s'effilent. L'humidité semble nous avoir quitté. La nuit tombe. La fatigue aussi. Des centaines de point lumineux dispersés dans les vallées, indiquant l'emplacement des petits villagtes, semblent refléter les étoiles qui scintillent dans ce ciel noir. Plus tard, quand j'ouvre les yeux, la roche s'est emparée des montagnes, qui ont délaissées leur manteau végétal. Il fait froid.

Et ce froid nous réveille dès que nous arrivons à tomber dans le sommeil. Les muscles engourdis par cette intense fraîcheur rend les heures et même les minutes encore plus longues. D'autant plus que Bastien se sent de moins en moins bien : mal de tête, douleurs dorsales... Il va même jusqu'à nous faire un petit malaise.

Nous arrivons enfin à Lima. Il est 7h, et nous venons de passer 37h dans ce bus infernal !